Slam à l'Association des Paralysés de France

Un jour, une petite lumière de plus s'est allumée dans notre page virtuelle myspace.

Au début, c'était juste une petite lumière de plus.

Vous savez comme sont les espaces virtuels ... des sortes de fenêtres où l’on peut se rencontrer sans se voir, ou encore se voir sans se rencontrer vraiment, si l’on n’y prend garde. Des endroits où se construire des réseaux de fenêtres qui brillent, comme des constellations, qu’on appelle ensuite d’un joli nom de l’espace, et qui éclairent nos écrans peut-être un peu à l’aveuglette. Et où parfois on pourrait chercher le nord. Les jours où on l’a perdu.

Un jour, notre petite lumière s’est animée d’une curieuse façon. A la façon d’un sourire. Pas virtuel, celui-là, mais verbal : c’est quelqu’un de « la vraie vie » nous en a parlé. Emmanuelle. « Vous connaissez Sara ? Elle slame un peu partout. Elle a un sourire posé sur la paume de sa main. » Emmanuelle a envoyé un lien. On a reconnu une des petites dernières fenêtres éclairées de notre constellation gigantesque.

Et de fil en aiguille, voyez-vous, et bien c’est la personne campée derrière sa fenêtre ouverte qui est sortie de sa maison pour nous rencontrer. Elle a fait cela. Oui.

Elle est venue nous entendre dans un café. Il y avait peu de public et beaucoup de bruit. Mais toute l’attention du monde, puisqu’il y avait la sienne.

Il y a des cadeaux dont on se souvient.

Et depuis, c’est toujours Sara qui est venue à nous.

Elle aurait voulu slamer pour la fête de la musique. A Clichy. Mais de mauvaises douleurs l’ont retenue. Elle slame à Saint-Denis, au Café Culturel ; à Stains, à

La Tribu.

Elle est venue nous entendre aux Déchargeurs. Toute seule. C’était la deuxième. Le 26 août.

Il y a des cadeaux dont on se souvient.

Et puis, elle a proposé de faire venir le slam vers elle, et de le partager. Parce que parfois, c’est difficile de se déplacer. Cela demande une volonté que trop souvent beaucoup d'entre nous ignorent. Donc, elle a parlé de nous à l’APF. L’Association des Paralysés de France. Mari-Wenn Puillandre et Pascal Martin ont permis la rencontre et le projet.

C’est ainsi que samedi 27 septembre, nous sommes allés participer à une journée portes ouvertes Place de Rungis. Avec Le Robert, Sara, Makena et Sancho. On y a pris un micro, on y a slamé un peu, pendant que Frank semait des notes un peu partout, où suspendre les mots. Et puis on a partagé le micro.

Des adhérents nous ont donné de l’impro, de la poésie, beaucoup d’humour et de décalage, une volonté affirmée de prendre part à la fête. La fête : la parole qui se partage d’égal à égal. Quels que soient ton champ lexical, ton registre, ta langue, ton élocution. Quel que soit ton propos. La vitesse de ton flow. Tes pleins et tes déliés. Tes silences tes monologues tes chants tes sirènes.

Alors on reviendra. Sara a parlé du slam. Elle y a dit un hommage poignant de sincérité sur toutes ces paroles libres, comme un bonheur dans le pré, cours-y vite il va filer… elle a tenu le stand des inscriptions, rempli des fiches et des numéros. Nous aussi.

A partir du 6 octobre, on ira presque chaque lundi proposer un atelier d’expression slam à l’APF. Et Frank viendra parfois poser des notes comme des branches où faire grimper les mots.

Retenez d’ores et déjà la date du 18 décembre. Il se passera quelque chose, place de Rungis.

Il y a des cadeaux dont on se souvient.

Comments

[Francette Janvie]

Je suis venue là par hasard,
à la rencontre de Frangelik
et je me suis arrêtée sur ce message,
Bel hommage à Sara,
que je connais depuis un an,
Sara, c'est l'émotion, l'amitié;
tous ce qui fait le Slam.
J'espère un jour,
vous rencontrer tous,à Paris.
Amitié à partager,
entre les slameurs et slameuses.
Francette

[Sara Benani]

Je ne sais pas quoi te répondre je n'ai pas de mots.
Tout simplement merci avec un grand M ça me touche
énormément tout ce que tu as mis avec Frank.

A très vite ici ou ailleurs
vous serez toujours dans mon cœur