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16 août 2010

Le Jardin d'Alice

Jardin_d_Alice_007

Crocodile sur sonnette

De Lucarne des écrivains en lecture de Gazette, de portrait d'artiste en moteur de recherche, et de web en vraie vie, j'ai pressé samedi ce bouton-ci - voir ci-dessus -


C'était pour franchir cette porte-là  - voir ci-dessous-



Jardin_d_Alice_008... porte qui à priori n'annonçait rien de spécifique.
Arrivée aux abords du 40 rue de la Chapelle, je me suis dit que j'avais du faire une erreur quelque part : rien n'indiquait que je chauffasse ou que je brûlasse pour un jardin d'Alice.

Heureusement qu'il y avait un crocodile sur sonnette, sinon j'aurais pu rebrousser chemin.

Crocodile fidèle à sa promesse : tu patientes un peu mais on vient t'ouvrir.

En l'occurrence, c'est Sarah qui m'accueille, une jeune plasticienne qui soude et qui architecture des créations dont certaines peuplent le jardin. Sarah flanquée de Princesse Bigarrée, la petite chatte eczémateuse rebaptisée ici pour la circonstance car j'ai oublié son vrai nom. Je n'ai pas de photos des créations de Sarah parce qu'il arrive toujours un moment où la richesse de la rencontre te fait oublier le numérique.

Sarah m'invite au jardin. J'explique que j'ai eu connaissance du lieu grâce à la Gazette,et que je viens en espérant rencontrer Michel Vray.
"C'est incroyable le nombre de visites qu'on a reçues depuis la parution de cet article ... Michel est devenu notre star locale !"
J'en profite pour dire que c'est pas facile de trouver des infos sur le jardin d'Alice, sur le net ... (j'ai zoné un petit moment entre restos, chambres d'hôtes et forum douteux avant d'ajouter le paramètre "Paris" qui m'a permis de passer de l'autre côté du miroir.) Sarah me dit "je sais ... faudra que je m'en occupe un de ces jours". C'est toi qui gères les infos sur le web ? Non, c'est nous tous, mais en fait il faudrait peut-être que je m'y mette .

Elle me raconte la baraque, elle me dit que c'est ici qu'a habité Alice Blanc. Et puis les tribulations avec la Ville de Paris pour pouvoir obtenir - c'est récent - une convention d'occupation précaire des lieux.
Alice Blanc.
Je crois à un grand nom passé à la postérité, un de plus, de tous ceux que j'ai ignorés au cours de mon parcours de blanche-bécasse. Et oui, il s'agit bien de cela : Alice Blanc, une dame dont j'ignorerai tout ou presque, mais dont la mémoire vit ici, arborée fièrement par une bande d'artistes reconnaissants. Oui, Alice Blanc, c'est cet îlot de verdure inattendu au cœur de Paris. Michel me fera remarquer à juste titre qu'ici, on n'entend même pas les voitures, juste les oiseaux. Et encore, aujourd'hui c'est pas tout à fait vrai, puisqu'il y a les furieux des vacances qui vont et qui reviennent : la rumeur parisienne est donc plus dense que d'ordinaire. Mais sinon je t'assure, on n'entend pas les voitures. Alice Blanc, c'est l'hôtesse en quelque sorte. Celle qui a ouvert ses portes, peut-être, avant de passer larme à gauche (tiens, c'est joli écrit comme ça). Celle qui pourrait se réjouir de voir que les nouveaux occupants sont demeurés fidèles à ça :

Jardin_d_Alice_003

Entre autres.

Ici, j'apprends que les parterres de fleurs, ça peut porter des prénoms d'enfants. Entre autres.

Ici, Bruno (l'un des premiers occupants du 59 rue de Rivoli, voir les archives de juillet) a construit une cabane complètement écolo avec des matériaux de récup glanés dans un périmètre de 200 mètres autour du "Jardin". Bleue et jaune, la maison. Il y a des panneaux solaires sur le toit. Et au pied du bâtiment, d'authentiques plaques de tôle portant des interdictions diverses et variées, sous-titres décalés d'une existence qui a choisi ses propres mots pour respecter le monde.

Jardin_d_Alice_002

Et puis, comme toute maison habitée, le Jardin d'Alice a un ventre, une respiration, une maison dans la maison , un âtre. Il ressemble à ça :

Jardin_d_Alice_006
Sarah et le feu de camp

Jardin_d_Alice_005
de plus près

Et je rencontre Michel. De ces rencontres qui vous laissent en cadeau un silence méditatif préalable à la réappropriation de votre plume. Ou à son abandon pur et simple. Alors je médite. J'ai mis ma plume en jachère dans ce carré-là du Jardin. Dans ce carré ou plutôt ce rectangle. Un rectangle semé de papiers, de manuscrits qui portent tous une histoire, une écriture, un auteur, rectangle bordé d'un antique massicot d'un côté et d'un Mac de l'autre, organisé au millimètre près, à l'odeur de tabac  et de bois de parquet subtilement dosés, un rectangle où le fonctionnel cohabite avec la poésie, puisque c'est la même chose*, où fleurissent stylo plume et plumes d'oie sur des textures grainées, où s'invente la couleur sur de l'ivoire. Un gant blanc posé sur une plaque de verre. J'ai mis ma plume en jachère, juste là.

* "la poésie n'est que le récit quotidien de banalités aux tournures grossies par des milliers de facettes, de miroirs déformants. Le regard dans une glace refroidit le plus gaillard des amants. Il retrouve le regard de l'autre." Michel Vray, in Sur les murs, chez mMm, 2010.

 

Il y a des moments où j'ai envie d'aller sur le bateau de Blue B, quelque part sur la Seine, pour respirer le temps quand les moiteurs urbaines deviennent asphyxiantes. J'ai trouvé une nouvelle adresse pour rassembler les heures quand l'oxygène et elles ne sont plus d'accord.

 


Glané sur le net :



L’ASSOCIATION JARDIN D’ALICE

 

L’association Jardin d’Alice a pour but la promotion de toutes formes de création artistique et l’animation et la protection de la parcelle située au 40, rue de la Chapelle, à Paris 18ème, qui appartient à la Ville.

 

L’association est constituée à la base de cinq artistes précaires qui cherchent une solution alternative à la pénurie d’atelier-logements et aux loyers prohibitifs dans Paris. Les artistes ont investi les locaux vides et inutilisés du 40, rue de la Chapelle en mars 2009, et vivent et travaillent sur place depuis, autant pour leurs pratiques personnelles que pour la vie locale (participation à des évènements culturels du 18ème). Ils militent pour une action des pouvoirs publics vers la mise à disposition des trop nombreux locaux vides mais viables, comme une réponse solidaire et responsable à la crise du mètre carré et au besoin de vitalité artistique dans Paris.

 

Le Jardin d’Alice offre un espace de respiration et de créativité au quartier, met les talents des artistes au service de l’animation locale. Les locaux ont été rénovés et aménagés en ateliers, pour permettre les diverses pratiques plastiques et accueillir des projets extérieurs. Le grand jardin, incroyable ilot de verdure, est entretenu et permet l’organisation d’évènements ouverts à tous : expositions de peinture, sculpture, photo, dessin, repas musicaux, concerts, soirées poésie et conte, théâtre, ainsi qu’une vraie démarche écologique (visites de sensibilisation), dans le respect du voisinage et de l’environnement.

 

Le Jardin d’Alice offre également un local de répétition disponible à prix symbolique (5 euros les 2 heures) du lundi au samedi de 10h à 22h.

 

Pour être informé de notre actualité, des évènements, des possibilités de visite de sensibilisation, des possibilités d’utilisation du local de répétition, ou pour participer à nos évènements artistiques écrivez-nous à 40jardindalice@gmail.com.

 

Pour une visite le Jardin d’Alice se trouve au 40, rue de la Chapelle, sonnette à l’entrée de l’immeuble.

quelques adresses :

http://www.intersquat.org/index.php/les-squats-de-paris/92-le-jardin-dalice

quelques articles :

http://www.dixhuitinfo.com/culture/fetes-et-festivals/article/le-jardin-d-alice-squat-et-lieu

http://www.leparisien.fr/abo-paris/le-jardin-d-alice-reste-a-la-chapelle-17-02-2010-819407.php

Contact : 40jardindalice@gmail.com
06 65 72 06 13

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