Ecrire, c'est déjà ça ...
Le bruit des stylos tristes, les ptis sourires crispés
Cent lignes à copier, et les comptes à régler
Provocations debout sur ergots douze ans d’âge
Sous le rasoir du verbe, les silences inquiets
Les codes imbéciles comme un rite de passage
Portière trop étroite au cancre qui se tait
Ecrire comme un pensum des phrases vides de sens
Et laisser au vestiaire le rire au fond des poches
Obéir à la règle, et souscrire au silence
Qu’elle soit bien faite ou pleine, remplir sa caboche
De mots gris bas et lourds en proie aux longs ennuis
Et fuir son ego comme son pire ennemi
Pourtant des mots qui fuient entre case et genoux
Mots de rage ou d'injures, quelquefois des mots doux
Les premiers instruments de nos libres pensées
Le code à notre compte et nos contes à rebours
Et le monde à refaire en papier griffonné
Et le soc de la plume sur des feuilles qu’on laboure
Devant les interdits brandis comme des cadenas
Les savoirs qui se meuvent comme sable sous nos pas
Les potions indigestes des vacarmes médias
On prendrait bien les armes mais on ne le fait pas
Autant de poings fermés que de mains à ouvrir
De silences oppressés que d’oreilles à nourrir…
Une histoire ou un mot à prendre dans ses bras
A bercer de sa plume, à effleurer du doigt
Ça ouvre les ailleurs où s’envolent les sens
Même si pour changer d’air, écrire ça suffit pas…
(petit texte pour Karim. ;-)