Collection "Mots Nomades", printemps été !

Les cigales s'étant tues tout l'hiver
se trouvent fort impatientes
quand se pointent les primevères

"Que fîtes vous, fainéantes
en ces rudes jours de Frimaire ?"
(la fourmi n'a de cesse
de savoir où le bât blesse
quand cigales le nez au vent
arborent trop d'insolence
oublieuses du mauvais temps
à dire leurs romances.)

"Du matin jusques au soir
nous chantâmes
dans le ventre du Tamanoir,
chère Madame.

Inlassablement,
nous remîmes l'ouvrage
cousu de nos fils blancs
rapportés de voyage
sur le métier à tisser
les notes avec les mots
le métier à bercer
poèmes sur un bateau...

Mais, parole de cigales,
n'ayez crainte du Tamanoir,
votre ennemi ancestral !

N'ayez crainte du Tamanoir,
Tendre moralisatrice,
Sachez que dans le noir
s'il prise vos complices
il ne saurait vous confondre
à sa pauvre pitance
qu'en cas de malveillance
tapie dessous votre ombre ...

Alors ?
rendez-vous pris,
chère Fourmi ?
Nous chanterons le 7 mai,
ne vous déplaise.
le 7 mai !

On vous réserve une chaise ?"