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le blog de Frangélik
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16 octobre 2010

Figures à croquer

Habiter une ville où beaucoup d'anonymat semble indigeste.
Ne pas détonner, rester dans la file.
Avoir parfois envie d'ouvrir la fenêtre, la porte ou bien quelque chose, et regarder l'humain dans sa densité, dans sa joliesse taillée à la serpe.
Se laisser surprendre.
Vouloir surprendre.
Un rire, un regard, une larme, un truc vivant qui s'égare, hors de la file.

Ils sont beaux, nos contemporains, à travers le prisme de leurs paroles, de leurs actes, de leurs anachronismes, de leurs petites solidarités évidentes qui pleuvent, même en ces jours de disette.

Alors que la foule se ressaisit enfin, et brandit des étendards, avec des slogans qui crient la faillite d'un monde aux valeurs en ruine, il y a les petites solidarités personnelles tellement évidentes que nulle banderole ne les saluera jamais.
Et ils sont beaux, les voisins, pourtant.
Singuliers.

 

Il y a l'ado au sortir de l'enfance qui sauve in extremis un reliquat de bouffe toute neuve de la poubelle et de l'indécence, pour aller l'offrir sur le parvis à des personnes qui ont faim.
Il y a les bistrotiers qui affichent "are you lost ? we can help you and offer you a smile" aux abords de la rue de Rivoli.
Il y a celui qui fait parler les livres en caressant leur couverture et qui réveille votre appétit de lecture.
Il y a la résistance pacifique et opiniâtre du photographe qui défend son regard, devant un colosse de la sécurité qui prétend l'empêcher de voir quelque chose, au prétexte de la propriété privée.
Il y a un amant de la poésie qui sort de ses tiroirs une cassette audio de "l'ancien temps", comme un millésime, pour réveiller la voix de Cendrars.
Il y a une fête vouée à faire danser une petite fée aux gestes cassés, et à en révéler l'étrange et insondable grâce.

 

Au crépuscule des petites désespérances de comptoir, j'ai soudain envie de prendre mon clavier comme autrefois la plume, et de croquer ces gueules d'un jour, de raconter la tendresse qui se cueille à l'étal du quotidien.

 

J'ai envie de vous brosser des portraits.

 

Comme parfois je vous parle d'un lieu (le 59, le jardin d'Alice, la Lucarne des écrivains ...), je voudrais vous parler des gens.

 

Comme un photographe avec son Nikon autour du cou, je voudrais partager avec vous la primeur d'un regard, d'un art de vivre, avec l'allié azertyuiop de mes nuits blanches.

 

Ce serait pour le plaisir.

 

Derrière mes portraits, il y aura des personnes. peut-être qu'elles souhaiteront garder l'anonymat. mais peut-être pas. dans cette seconde hypothèse, je vous donnerai leur nom.

 

Je vais tenter une nouvelle rubrique qui s'appellera portraits.

 

Demain.

 

à demain.



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