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le blog de Frangélik
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12 juillet 2010

Vieux rêve ...

Un jour, quand j'avais 9 ans, j'ai rencontré un petit garçon, à l'école.
C'était à Ernest Renan, l'école française du quartier de l'Oasis, à Casa.

Il m'a offert de vivre avec lui quelques années d'enfance.

Dans son enfance, il y avait de l'espace, la mer, le judo, les copains, les cascades d'Oulmès, la forêt de Bouskoura, Paloma et le cabanon, la pêche aux sards, avec un harpon siouplaît. La classe coopérative de Monsieur Gabet, notre maître qui fumait la pipe et nous a appris le basket ball, les émaux, la démocratie, le sens des initiatives, l'inanité de l'évaluation quand elle n'est pas "auto", le texte libre et "le conseil". Il vous dira Jack London, Davy Crockett, Rahan. Bibliothèque verte. Ernest Renan, Lyautey I. Boulevards Ziraoui, Zerktouni, le Maarif, Bab Marrakech, la corniche, Tahiti plage. L'élastique, la corde à sauter, le jeu de "même pas mal". Les terrases de Madame D. La FOL. Le CAFC. Le ciné. Le maïs grillé. L'hymne marocain, les sourates, le chant du muezzin, le ramadan.  Les frères, les sœurs, la poignée de mômes qu'on était toujours chez lui, sous le regard bienveillant de sa mère qui nous laissait faire à peu près tout ce qu'on voulait sans censure ni préjugé. On était juste libres, et ça c'était LE cadeau.

C'est au cours d'années comme ça qu'on se fabrique un terreau d'idées pour les années à venir. Qu'on remplit son grenier, en somme.

Un jour il a quitté ma vie pour vivre la sienne. J'avais 12 ans et demi.

Alors j'ai pris un stylo et j'ai rêvé la mienne, en puisant dans les idées engrangées dans mon grenier : j'ai inventé des contes de fée pour des enfants qui ne les ont jamais lus. J'ai écrit plein d'autres choses aussi.

Ce stylo a été un outil polyvalent : pour construire, pour réparer, pour inventer, pour structurer. Pour rêver.

Il m'est arrivé un nombre incalculable de fois de "rêver" que j'écrirais des livres. Tout en sachant bien sûr que ce ne serait pas pour moi, car pour ça, il faut être un artiste.
Néanmoins, je continuais mes bidouilles de phrases avec mon stylo, et c'était une sorte d'enduit sur les fissures de mes murs. Ou des sortes de fondations pour d'hypothétiques châteaux en Espagne.

J'ai fait des tentatives.
Mais mes écrits "personnels" n'ont jamais abouti.
Je n'ai jamais pu écrire quelque chose de fini que sur commande : de la pédagogie, de la pédagogie, et de la pédagogie. J'aimais très beaucoup ça, mais cela dit, ce n'était jamais que de la pédagogie. Mon stylo me jouait de fichus méchants tours et n'obéissait qu'au rationnel, quand il s'agissait de rencontrer le lecteur ...

Avant de rencontrer le lecteur, j'ai rencontré le public, grâce au slam. Parce que verba volant et que ça n'engage à rien ... mais de bouquin, toujours point ma sœur Anne.

Enfin bref.

Un jour, le petit garçon est revenu dans ma vie. Comme ça. Sans prévenir. A l'aube de nos quarante ans.

Il a inventé des colliers de notes et des chansons pour mettre autour de mes poèmes. Il a forcé un tout pti peu mes boîtes à secrets, oh, pas beaucoup, parce qu'il a su y faire et que j'ai du mal à lui refuser quoi que ce soit ...

Chemin faisant, on a déboulé sur les scènes. Avec mes textes, et puis les siens, et sa musique, et des musiciens, et ça vous connaissez, c'est Frangélik, le Frangélik dont on vous rebat les oreilles depuis la création de ce blog. "Au commencement", les photos de mômes qui figurent ci-contre à gauche, et nos concerts, bistrots après bistrots, de petit théâtre en plus grand théâtre, et une soirée d'anthologie au Rutebeuf grâce à la confiance de Manu ...

Pendant tout ce temps, Frank m'a raconté des tas d'histoires. En général, c'est lui qui les invente. Et pour finir, celle du vilain petit canard. Celle-là, il ne l'a pas inventée. Sauf que dans son histoire à lui, le cygne est une métaphore pour "auteur", et que le petit canard est la petite fille gribouille.

Et c'est depuis, oui c'est depuis, qu'on a un p'tit opus de poésie, un déjà ça, un bien à nous.
Gros Textes s'est penché dessus et a dit "ben, quand est-ce qu'on maquette ?"

Alors Thierry a maquetté (il est en train). Nous on se tue les yeux à interroger nos virgules et nos coquilles (on est en train - enfin sauf moi car je raconte présentement ma vie -)
Et Gros Textes fait chauffer ses machines en attendant notre maquette définitive.

L'été sera bien tiède dans la cave de Fontfourane à Châteauroux-les-Alpes, car Yves nous l'a promis pour le 23 août.

On est très fiers de vous annoncer sa parution prochaine. Et il s'appelle, devinez quoi ?

Mots Nomades. (on manque d'imagination)

Gros textes : http://rionsdesoleil.chez-alice.fr/GT-QuiSommesNous.htm

à son catalogue, vous trouverez aussi l'ouvrage "Sur le ring" de nos zamis zé poètes d'Uppercut, les zinventeurs de la Pulse Poésie. http://www.myspace.com/compagniedeluppercut

1_GTNV_couv_uppercut

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